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Cimetière

Chaque jour pour me rendre à l’école je traverse le cimetière de mon village! Cela ne m’avait jamais dérangé, jusqu’à ce qu’un jour… Aux nouvelles, on annonce la disparition de cercueils du cimetière!

C’était un endroit tellement calme et tellement beau.  Je n’aurais jamais cru que je pourrais en avoir peur.  Mais mon esprit s’emballait.  Un dangereux nécrophile volait-il les dépouilles?  Des voleurs cherchaient-ils des matériaux précieux?  Un macabre collectionneur ou un menaçant développeur immobilier était-il à l’œuvre? Ou pire, était-ce la résurrection des morts, comme il y en avait dans les films de zombies que mon père passe son temps à regarder?

Le problème, c’est qu’éviter le cimetière m’obligerait à exécuter un gigantesque détour.  Je n’avais d’autre solution que de calmer mes frayeurs et foncer.  Mon grand frère aurait pu faire une exception et m’emmener avec sa voiture, mais il se moqua de moi en disant que j’étais assez vieux.  «  Débrouille-toi tout seul, morveux! » Mais c’est justement parce que je suis vieux que j’ai compris que ce n’était pas des hypothétiques morts-vivants dont j’avais peur, mais bien de celui qui est assez déterminé pour creuser des trous de cinq mètres pour déterrer des cercueils!  Ce gars-là, c’est un malade!  Si je le croise, c’est certain qu’il me jette dans un des trous!  Comment allais-je me rendre à l’école? 

La meilleure idée à laquelle j’en suis venu était de trouver quelqu’un qui voudrait bien marcher avec moi.  En effet, je me suis dit que si le déterreur-de-cercueils me jetait dans une tombe, l’autre personne pourrait aller chercher de l’aide!  Vous vous dites sans doute que nous pourrions tout simplement apporter un téléphone avec nous et appeler le 911 si l’un de nous se fait attraper, mais dans mon petit village, le réseau cellulaire ne fonctionne que si l’on marche sur la rive du lac, ou si on monte au sommet de la montagne la plus proche.  Na! Heureusement, ma voisine a bien voulu m’accompagner en attendant que l’on trouve le coupable de ce qui était devenu « le mystère des trous-de-morts ». 

Je saute les détails de mon insomnie et des crêpes trop cuites de mon père… Et j’en arrive à « C’est comme ça que je me suis retrouvé en face de deux molosses »! Ma voisine?  Elle n’a jamais eu le courage de m’accompagner.  En arrivant aux portes du cimetière, elle s’est excusée et est repartie chez-elle en courant   Et moi, dans la folie de vouloir me prouver que j’étais courageux et que mon frère se trompait à mon sujet, j’ai décidé de traverser le lieu maudit.  Quelle gaffe!  Donc, c’est comme ça que je me suis retrouvé face à deux molosses qui m’annoncent que je ne sortirai jamais vivant de ce cimetière.  Ils sont là, à rigoler en disant que c’est drôle de déterrer des cercueils.  Quoi?  Ils massacrent notre cimetière patrimonial juste parce qu’ils trouvent ça drôle?  Nous n’avons assurément pas la même définition du mot drôle!  Quels crétins!

Au moment où je vis une façon de m’enfuir, l’un des deux décide de m’attacher les poignets à un arbre.  Que vais-je devenir?  C’est à ce moment que je réalise que je connais l’un des deux malotrus…  Que je le connais très bien même.

À suivre!

7 commentaires sur “Cimetière”

  1. Je suis sûre que c’est soit son père, soit son frère! 🙂 C’est un très bon texte, il est captivant ! Hâte à la suite.

  2. Woah, ton histoire est super bien. Tu arrives à ce que l’on puisse bien se mettre dans l’ambiance de l’horreur. À mon avis, la personne, c’est le grand frère, mais je ne suis pas sûr.

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